Paysage des lissiers d'Enghien. Fonds Michel Demoortel
Enghien en tant que centre de production, avec une attention particulière pour quatre tapisseries qui portent encore la marque de la ville et / ou du lissier (Fonds Michel Demoortel).
De quoi s’agit-il ?
Michel Demoortel est parvenu à rassembler à Enghien quatre tapisseries remarquables qui portent encore la marque de la ville et/ou du tisserand. À l’occasion de l’acquisition de la quatrième tapisserie offerte par Michel Demoortel dans le cadre de son fonds nominatif, le Fonds du Patrimoine édite la publication « Paysages des lissiers d’Enghien ». Ce recueil, richement illustré, donne aux lecteurs un aperçu de la ville d’Enghien comme centre de production et met en évidence les quatre tapisseries offertes.
La tapisserie ‘Hercule tue le dragon devant le jardin des Hespérides’ (1525-1550), se caractérise par le bord large, orné de fleurs et de fruits. La qualité de l’exécution et la référence explicite à la ville (le poinçon de la ville et la lettre N) en bas à gauche sont de précieux témoins de la production enghiennoise de l’époque. Cette tapisserie fait partie d’une série qui n’a pas encore été localisée à ce jour. Elle est également une illustration frappante de la mobilité des cartons de tapisserie, circulant entre plusieurs centres de production.
‘Scène forestière avec chasse au faucon’ (1575-1600) porte le monogramme de la ville et la marque PVC de l’atelier de Philippe van der Cammen. Au centre de ce paysage renaissance, qui évoque un parc, figure une partie de chasse avec des animaux exotiques. Deux thèmes de prédilection du XVIe siècle. Dans les bordures alternent des personnifications féminines de diverses vertus et des figures mythologiques.
La verdure ‘Scène forestière avec Cephale et Procris’ (1575-1600) fait partie du même genre: une scène forestière fictive, mêlant une flore et une faune indigènes et exotiques, uniquement peuplée de quelques personnages. Cependant, dans cette œuvre, les personnages évoquent un thème des Métamorphoses d’Ovide: l’histoire de Céphale et Procris. D’autres figures allégoriques animent les bordures.
‘Scène forestière avec hérons’ (1615-1650) porte aussi bien la signature que le monogramme de l’atelier d'Hendrik Van der Cammen (1603 - 1676), probablement le petit-fils de Philippe van der Cammen, mentionné ci-dessus. Cette scène forestière, entourée d’un bord architectural qui s’inspire des modèles de Rubens, fait partie d'une série de huit ‘Paysages avec combat d'animaux’. Il s’agit de la dernière grande suite encore conservée, sortie des ateliers d’Enghien au XVIIe siècle.
Les quatre tapisseries traitées dans cette publication sont de précieux témoins d’une glorieuse époque, sauvegardés pour les générations futures grâce à la passion et à la générosité de Michel Demoortel !