Rythmes scolaires journaliers
Repenser les rythmes scolaires journaliers pour améliorer le bien-être, l’équité et les performances scolaires des élèves.
De quoi s’agit-il ?
Repenser les rythmes scolaires journaliers pour améliorer le bien-être, l’équité et les performances scolaires des élèves
Dans le prolongement de l’étude sur les rythmes scolaires annuels, la Fondation Roi Baudouin a réalisé, à la demande des précédentes Ministres de l’Enseignement et de l’Enfance de la Fédération Wallonie-Bruxelles, une étude de faisabilité sur l’adaptation des rythmes scolaires journaliers. L’étude, réalisée en collaboration avec le Fraje, présente une série de propositions concrètes basées sur l’avis d’experts, ainsi que sur des bonnes pratiques et des expériences de terrain menées dans des écoles fondamentales en Belgique et à l’étranger. Ces propositions sont assorties des effets bénéfiques et des conditions nécessaires à leur mise en œuvre. De quoi nourrir les réflexions de la nouvelle législature.
À l’école, la journée est principalement rythmée par des exigences du ‘monde des adultes’ (impératifs domestiques, professionnels, sociétaux…), qui ne correspondent pas au rythme naturel de l’enfant. Cette discordance serait à l’origine de divers maux, tels que les troubles du sommeil, un déficit d’attention ou le repli sur soi. Afin d’y remédier, le Pacte pour un enseignement d’excellence prévoit de repenser l’organisation des journées scolaires en plaçant les rythmes chronobiologiques de l’enfant au cœur des réflexions.
S’ajuster au rythme de l’enfant, plutôt que l’inverse, permettrait de créer des conditions plus favorables aux apprentissages et contribuerait au bien-être, à l’équité et à l’amélioration des performances scolaires des élèves. L’enjeu est aussi de réduire les inégalités scolaires en créant un cadre dans lequel tous les enfants peuvent s’épanouir pleinement.
Bonnes pratiques
Dans le cadre de l’étude, la Fondation Roi Baudouin a réalisé un état des lieux non-exhaustif de bonnes pratiques inspirantes en matière de rythmes journaliers dans des écoles du fondamental (maternel et primaire) en Belgique et à l’étranger (Alsace et Québec). En outre, 32 entretiens ont été menés avec des acteurs de l’enseignement (directions, enseignants) et de l’extrascolaire (Accueil Temps Libre, écoles des devoirs). L’étude a impliqué une grande diversité d’écoles : rurales et urbaines, de petite et grande envergure, à pédagogie traditionnelle et active, d’enseignement général et spécialisé, avec un indice socio-économique faible et élevé.
Quatre thématiques
Les propositions issues de l’étude s’articulent autour de quatre thématiques.
- Une meilleure adéquation du rythme scolaire au rythme biologique de l’enfant : il s’agit, par exemple, d’encourager la sieste pour tous les enfants qui en ont besoin et certainement les plus jeunes ; de placer les activités sollicitant le plus l’intellectuel et les nouveaux apprentissages en 2e partie de matinée et, pour les enfants de primaire, en 2e partie d’après-midi ; de proposer des moments ‘remobilisateurs’ de l’attention en cours de journée (mouvement, retour à soi, respiration…). En tenant compte des besoins de sommeil nocturne et diurne, ainsi que des fluctuations de l’attention en cours de journée – davantage marquée chez les enfants fragilisés, les enfants se sentent moins fatigués, plus attentifs et plus réceptifs aux apprentissages.
- L’articulation des temps scolaires et de l’accueil temps libre : il s’agit, par exemple, d’allonger et d’aménager la pause méridienne pour y proposer, dans le cadre de partenariats, des expériences culturelles, artistiques, ludiques et sportives, de proposer des activités gratuites, accessibles, variées et enrichissantes à tous les enfants… En intégrant de telles activités au sein de l’école ou en partenariat pendant la journée scolaire, les élèves, y compris ceux issus de familles fragilisés, ont la possibilité de participer à des expériences enrichissantes, qui favorisent le développement personnel et social.
- L’intégration du travail prévu à domicile (devoirs, leçons) dans la journée scolaire : l’enjeu est, ici, de renforcer les collaborations entre les différents acteurs (école, parents, écoles des devoirs, opérateurs de l’extrascolaire, associatif…) autour de ces temps de devoirs et de leçons. En incorporant à la journée scolaire le temps de travail initialement prévu à domicile, les élèves peuvent bénéficier du soutien direct et d’un environnement propice à l’apprentissage. Cela est particulièrement bénéfique pour les enfants qui n’ont pas accès à un soutien scolaire à la maison.
- L’agencement du temps et l’occupation de l’espace : il s’agit de mener, avec les partenaires locaux, une réflexion globale sur l’occupation et l’aménagement des espaces, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’école, susceptibles d’accueillir tous les enfants. En mettant en place des collaborations, il est possible de trouver des lieux agréables et capables d’accueillir tous les enfants confortablement. Ces espaces peuvent également se situer en dehors de l’infrastructure scolaire : un terrain de mini-foot communal, un local dévolu à l’art dans une Maison de quartier, un parc communal…
Points d’attention
L’étude identifie enfin une série de leviers, de freins et de points d’attention en lien avec l’adaptation de la journée scolaire dans les écoles. Repenser la journée de l’enfant nécessite en effet un réaménagement des temps d’apprentissage, d’activités et de pause, des temps de travail collectif et en autonomie, des transitions entre les temps scolaires et extrascolaires. À cet égard, tous les répondants soulignent la nécessité de disposer de moyens, tant humains (taux d’encadrement suffisant) que matériels (locaux, espace…), pour pouvoir mettre en place ou poursuivre de telles initiatives. Des collaborations au sein et en-dehors de l’école, ainsi que des temps de concertation, sont également essentiels.
Dès mars 2025 et jusque juin 2026, soutenue par la Ministre de l’Enseignement, la Fondation Roi Baudouin pilotera une suite à cette recherche avec une étude participative sur la scénarisation et l’acceptabilité d’une réforme de la journée scolaire.
Plus d’info
Consultez l’étude de faisabilité que vous trouverez sous la rubrique 'Informations complémentaires' ci-dessous.
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Contactez Flora Bellour (bellour.f@kbs-frb.be) ou Maïté de Hemptinne (dehemptinne.m@mandate.kbs-frb.be).