Les médecins généralistes sur tous les fronts
Accueil, orientation et suivi des patients qui n’ont pas de médecin traitant, coup de main logistique et médical dans les 14 centres de triage des hôpitaux bruxellois, soutien des maisons de repos et création d’"hospi-hôtels" : la Fédération des Associations des Médecins Généralistes de Bruxelles a mobilisé environ 500 médecins pour lutter, en première ligne, contre le COVID-19. Avec le soutien, notamment, du Fonds Dr. Daniël De Coninck, géré par la Fondation Roi Baudouin.
"Dès les premiers jours de mars, nous savions que la crise allait être grave et qu’il faudrait mobiliser toutes les énergies pour faire face à la situation. C’est ce que nous avons fait, et près de la moitié des médecins généralistes actifs sur Bruxelles a répondu présent. Cette mobilisation me fait chaud au cœur." Michel De Volder, président de la Fédération des Associations de Médecins Généralistes de Bruxelles (FAMGB), se félicite des capacités d’anticipation de sa Fédération, et aussi de la générosité des médecins qui, depuis des semaines, "se donnent sans compter, 7 jours sur 7".
Tout le monde n’a pas de médecin traitant
Près d’un Bruxellois sur trois n’a pas de médecin traitant : problématique, en ces temps de confinement où les patients inquiets pour leur santé sont invités à téléphoner à leur médecin. Avec l’aide de la Croix-Rouge et du 112, la FAMGB a donc rapidement mis en place un plateau de consultations médicales par téléphone, dans un bâtiment jouxtant ceux qui abritent les ambulances du 112 à l’avenue de l’Héliport. Environ 7 médecins référents, soutenus par 2 médecins coordinateurs et 2 superviseurs, reçoivent les appels de Bruxellois inquiets, et les orientent, soit directement vers le 112 si la situation leur semble critique, soit vers un des 170 médecins généralistes qui acceptent de suivre ces nouveaux patients durant la crise du coronavirus.
Examiner, trier, orienter
D’autres médecins se sont portés volontaires pour donner un coup de main logistique à la création, en urgence, des centres de triage adossés aux urgences des hôpitaux bruxellois. D’autres encore sont venus renforcer les médecins qui examinent ces patients venus, d’initiative ou sur recommandation de leur médecin, dans ces fameux centres de triage. Lesquels ont mobilisé les énergies de quelques 160 médecins volontaires des associations de médecins généralistes. "Un travail délicat, très fatigant, et aussi risqué. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour protéger la santé de nos médecins, mais le manque d’équipement de protection est criant, et il faut bien recevoir ces patients potentiellement contaminés : ce n’est pas facile, et il y aura assurément des leçons à tirer de tout cela, plus tard".
Les maisons de repos en situation délicate
Comme si cela ne suffisait pas, il a aussi fallu faire face à la situation très délicate des maisons de repos. "Les problématiques y sont multiples", insiste le Dr De Volder. Tout le personnel, et pas seulement les infirmiers et les infirmières, mais aussi les aide-soignant.es, les cuisinier.ères, le personnel de nettoyage, etc., est demandeur d’informations sur la meilleure manière de protéger sa propre santé et celle des résidents. Ceux qui sont souvent et directement en contact avec les personnes âgées sont très inquiets, et beaucoup sont en arrêt maladie. Et pour ne rien arranger, certains des médecins généralistes qui, en temps normal, visitent ces résidents, sont eux-mêmes en arrêt maladie ou hésitent à se rendre sur place, de crainte d’amener le virus à l’intérieur de ces murs où vivent des personnes particulièrement vulnérables.
"Nous avons reçu des appels au secours de certaines maisons de repos qui craignaient pour la continuité des soins de leurs résidents. Il ne faut pas oublier que ces personnes âgées sont aux prises avec diverses pathologies qui, si elles ne sont plus suivies de près, peuvent, elles aussi, se révéler mortelles. Il n’y a pas que le COVID-19", rappelle Michel De Volder. La Fédération a donc, là aussi, fait appel à ‘ses’ médecins généralistes. En collaboration avec Médecins Sans Frontières, des médecins issus des 12 associations locales abritées par la FAMGB se sont rendus dans les maisons de repos pour informer le personnel sur la façon de se protéger – et de protéger les résidents – contre la contamination. Et pour examiner les résidents dont l’état de santé nécessite un suivi, suivi que le médecin traitant habituel ne peut plus assurer.
Entre l’hôpital et la maison
Dernier angle d’attaque : la création des ‘hospi-hôtels’, accueillant des patients sortis de l’hôpital mais qui, par exemple en raison de leur trop grand isolement, ne peuvent pas encore rentrer chez eux. "Il a fallu équiper des bâtiments, créer des chambres, mobiliser des équipes soignantes pour assurer un suivi minimum des soins : tout cela demande une coordination au cordeau, beaucoup de bonne volonté, et pas mal de moyens financiers", résume Michel De Volder. "Pour l’ensemble de ces actions, l’aide de 10.000 euros apportée par le Fonds Dr. Daniël De Coninck géré par la Fondation Roi Baudouin représente donc, pour nous, un soutien inestimable, et un sacré bol d’oxygène".
À propos de l’appel d’urgence ‘COVID-19 : première ligne’
Dans le cadre de la crise sanitaire liée au coronavirus, la Fondation Roi Baudouin a lancé rapidement un appel d’urgence destiné aux organisations qui regroupent ou rassemblent les professionnels de première ligne (médecins généralistes, infirmiers à domicile, aide soignants, aide familiales, pharmaciens, assistants sociaux, sage femmes à domicile…). Les organisations sélectionnées bénéficient d’un soutien forfaitaire de 10.000 euros. Au total, quelque 5 millions d'euros sont octroyés par la Fondation aux acteurs de terrain qui font face à l'urgence en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre: 3 millions d'euros aux organisations de lutte contre la pauvreté et le sans-abrisme, et 2 millions d'euros aux organisations de première ligne d'aide et de soins. Plus d'infos.
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