Au musée BELvue, les élèves plongent dans les dilemmes climatiques
Avec son nouveau workshop, le musée BELvue invite des élèves du secondaire à débattre et décider de l’avenir de BELville, une ville fictive confrontée au changement climatique. Cette animation sur la citoyenneté climatique est le fruit d’une collaboration entre les programmes ‘Démocratie’ et ‘Climat, environnement et biodiversité’ de la Fondation Roi Baudouin.
“Je sais que c’est bien de faire un centre-ville piéton, mais je sais aussi que pas mal de gens ne vont pas être contents”, murmure une jeune fille de l’Institut de l’Assomption, à Auderghem. Elle pèse le pour et le contre. Ne serait-il pas plus judicieux d’opter pour une zone 30 au centre-ville ? À l’instar de ses camarades de quatrième secondaire, en sortie au musée BELvue, à Bruxelles, elle plonge avec sérieux dans l’animation qui lui est proposée : dessiner les contours urbains de BELville, bourgade fictive en pleine expansion, dans un contexte de réchauffement climatique.
Au BELvue, on travaille la citoyenneté sous toutes ses coutures. Aujourd’hui, c’est la citoyenneté climatique qui est au cœur de l’exercice, “à travers un jeu de rôle qui n’est ni catastrophiste, ni moralisateur”, explique Péroline Ghestem, détachée pédagogique au BELvue. “Le but, c’est que les jeunes soient eux-mêmes acteurs, qu’ils prennent des décisions”, ajoute-t-elle.
Les élèves sont invités à accompagner le développement de BELville, qui se matérialise sous la forme d’une maquette impressionnante. “Elle est super réaliste”, s’enthousiasme Charlotte, l’une des participantes, devant les édifices en bois et feutrine. Cette maquette, les élèves la manipulent et la complètent. Ils y ajoutent des immeubles, des éoliennes, des bus, des bâtiments, à mesure qu’ils prennent des décisions, leur permettant de les visualiser.
Des dilemmes ancrés dans la vie réelle
BELville, comme le reste du monde, est confrontée au réchauffement climatique. Loin des schémas simplistes, les élèves font face à une série de dilemmes aux ramifications multiples qui les poussent à penser à l’impact, sur le long terme, de leurs décisions collectives. Charlotte, Charline, Luis, Salomé, Raphaëlle, Rodrigue et les autres apprennent à jongler entre l’adaptation au changement climatique, le bien-être de la population et les impératifs budgétaires. Ils discutent, débattent et votent en fonction de ces trois paramètres.
Les heures passent et les dilemmes, toujours très concrets, s’enchaînent. Quel sera le destin de la grand-place du centre-ville de BELville ? Celui d’un grand espace vert et arboré, résilient aux inondations et canicules, ou deviendra-t-il un lieu de socialisation, de terrasses et de terrains de baskets, agrémenté d’arbres en pots ? Les deux solutions sont coûteuses, mais les élèves choisissent la nature. “Il y a des avantages et inconvénients aux deux choix qui nous sont proposés”, atteste Salomé.
À BELville, le rythme décisionnaire est soutenu. Faut-il autoriser la construction d’une grande usine agro-alimentaire de pommes de terre, pourvoyeuse d’emplois et de rentrées fiscales, ou d’une ferme de petite taille dont les produits seront vendus localement ? Les délibérations sont âpres et, malgré les hésitations d’un groupe d’élèves désireux de préserver l’emploi – et les pommes de terre pour la friterie de la ville ! – c’est la ferme en circuit-court qui aura les faveurs du jeune conseil communal.
Les élèves choisiront aussi de détruire des habitations pour créer une zone inondable et faire face aux intempéries de demain. Ils accepteront la construction de lignes haute tension proches d’habitations, malgré les manifestations d’habitants. Ils opteront pour l’autorisation d’un parc de loisirs plutôt qu’une réserve naturelle, et octroieront le permis nécessaire à l’érection de deux éoliennes, faisant face, là encore, à la réticence de résidents.
Les jeunes sont ensuite projetés quelques années après leurs prises de décision. Ils sont confrontés aux impacts de celles-ci – la dépréciation de la qualité de vie à mesure qu’on s’approche de la ligne haute tension ou l’efficacité de la zone inondable face aux pluies diluviennes. Luis: “Ça nous permet de mieux comprendre ce que les politiques doivent faire”, conclut Rodrigue.
À propos du workshop BELville
Proposé par la Fondation Roi Baudouin au musée BELvue, le workshop BELville plonge les élèves de la 3e à la 7e secondaire au cœur de la citoyenneté climatique. À partir de dilemmes, les élèves doivent essayer de construire une ville à l'épreuve du temps, en tenant compte de plusieurs paramètres : le climat, le bien-être et le budget. Ils et elles découvrent les conséquences à court et à long terme de leurs décisions. À la fin du workshop, les élèves font le point sur la ville construite : l’accent a-t-il été mis sur le bien-être des habitant·es de BELville, ont-ils construit une ville durable mais avec un coût conséquent, ou un juste équilibre a-t-il été trouvé ?
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