
Cancer du pancréas : assembler les morceaux d’un puzzle complexe
Le cancer du pancréas est généralement incurable parce que détecté beaucoup trop tard. Le Prof. Dr. Kathleen Claes (UGent) mène des recherches sur des moyens de diagnostiquer plus rapidement le cancer du pancréas afin d’avoir plus de chances de pouvoir le soigner. Elle bénéficie du soutien financier du Fonds Maaike Lars Trees, du Fonds Anhaive Cancr et du Fonds Drieghe-Miller, trois Fonds consacrés à la recherche médicale qui sont gérés par la Fondation Roi Baudouin.
Steve Jobs, Luciano Pavarotti, Patrick Swayze, Ruth Bader Ginsberg. Ou plus près de nous Jean-Luc Dehaene ou Arno, qui a eu la chance de pouvoir encore être opéré. Mais aussi des centaines de Belges moins connus : chaque année, environ 2.000 personnes dans notre pays apprennent qu’elles ont le cancer du pancréas. Un verdict qui reste très lourd : cinq ans plus tard, 7% d’entre elles seulement sont encore en vie. Les chances de survie augmentent si le cancer est dépisté tôt et que la tumeur peut encore être enlevée via une opération. Mais les symptômes du cancer du pancréas sont tellement variés – indigestions, mal de dos, fatigue, sentiments dépressifs… – et liés à d’autres pathologies, que ce cancer agressif n’est souvent diagnostiqué que tardivement.
Facteur héréditaire
Avec son ‘Lab Claes for Cancer Predisposition and Precision Oncology’, le Dr. Kathleen Claes est spécialisée dans l’évaluation de la prédisposition d’une personne à développer un cancer, qui présente souvent un caractère héréditaire. “Les facteurs génétiques jouent un rôle dans le cancer, mais pas avec la même force pour tous les cancers”, précise-t-elle. “Des études menées sur des jumeaux ont démontré que l’hérédité est plus forte pour le cancer de la prostate ou de la peau, par exemple. Elle joue moins pour le cancer du pancréas, mais on constate tout de même un schéma de transmission familiale dans 5 à 10% des cas.”
Sur le plan génétique aussi, le cancer du pancréas est un client difficile. Certaines maladies sont en grande partie monogénétiques : chez une majorité de patients, la cause est due à la mutation d’un seul gène bien précis. Pour le cancer du pancréas, on semble être en présence d’une conjonction de facteurs génétiques et autres.
Corrélation avec d’autres cancers
Dans une première recherche menée auprès de familles dont au moins deux proches, ou trois membres de famille moins proches, ont eu le cancer du pancréas, le Dr. Claes a identifié une pièce de ce puzzle génétique permettant de mieux prévoir le risque. “Nous avions plusieurs groupes de patients, certains dont des membres de la famille avaient aussi eu le cancer du pancréas ou un autre cancer, et d’autres pas. Nous avons examiné dans quelle mesure ils étaient porteurs dans leurs gènes d’un plus grand nombre de variantes pathogènes (c’est-à-dire pouvant causer une maladie). Il s’est avéré qu’on observe surtout ces mutations pathogènes héréditaires dans les familles dont plusieurs membres ont eu le cancer du pancréas. Et que le risque de mutation héréditaire est plus grand dans les familles qui, en plus du cancer du pancréas, présentent aussi des cas de cancer du sein, de l’ovaire ou du côlon.”
On peut donc effectuer des examens prédictifs dans ces familles, mais “il n’y a pas encore de consensus sur la manière de suivre ces personnes. Nous n’avons pas encore de méthode d’imagerie médicale 100% fiable pour détecter le cancer du pancréas. Il faut donc faire des ponctions, ce qui reste lourd.” Une demande de recherches supplémentaires sur cette piste est en cours.
Marqueurs sanguins
En même temps, le Dr. Claes et son équipe continuent à rechercher d’autres moyens pour dépister plus rapidement le cancer du pancréas. “Nous espérons trouver un marqueur sanguin, qui ‘trahit’ la présence du cancer. Quand on souffre du cancer, des restes du matériel génétique de cellules cancéreuses mortes, ou même toute une cellule cancéreuse, se retrouvent dans le sang.”
Ce n’est pas non plus une voie royale, car notre sang contient aussi l’ADN de toutes sortes de cellules mortes non-cancéreuses. Il faut donc chercher des restes d’ADN qui présentent davantage d’anomalies génétiques caractéristiques de cellules cancéreuses. “On les retrouve, mais seulement dans des patients avec un cancer du pancréas déjà avancé, qui n’est plus à un stade où il est encore opérable.”
Progrès technologique
Constater que quelque chose est différent de ce qu’on avait pensé, c’est aussi un résultat pertinent pour une recherche scientifique, non ? “En soi, oui”, répond en souriant Kathleen Claes, “mais nous allons tout de même continuer à chercher. Même si nos recherches sont récentes, il existe désormais des appareils plus fins, tellement la technologie progresse vite. Auparavant, nous pouvions seulement voir si de grands morceaux d’ADN avaient disparu ou s’étaient ajoutés, alors que nous pouvons maintenant rechercher des anomalies plus petites. Comme nous possédons encore des échantillons de plasma et de tumeurs de dizaines de patients, nous allons refaire les analyses. D’autres recherches ont montré à quel endroit de l’ADN se situaient grosso modo les mutations en cas de cancer du pancréas. Donc, nous allons examiner spécifiquement cette partie de l’ADN dans le sang, avec une technique de séquençage qui lit le génome beaucoup plus finement.”
“Dans les familles où le cancer du pancréas est plus fréquent, nous voyons aussi un lien avec le cancer du côlon et du sein.”
Étudier le cancer du pancréas, c’est comme faire un puzzle sans avoir l’image modèle. Il faut chercher comment les morceaux s’assemblent pour accroître ainsi peu à peu l’espoir de guérison pour les patients.
Le soutien pour la recherche médicale
La Fondation Roi Baudouin gère plus de 50 Fonds qui allouent des moyens à la recherche médicale. Ensemble, ils mettent entre 5 et 10 millions d’euros par an à la disposition de chercheurs. Ces dernières années, le Prof. Dr. Kathleen Claes (UGent) a ainsi obtenu le soutien financier du Fonds Maaike Lars Trees, du Fonds Anhaive Cancer et du Fonds Drieghe-Miller pour ses travaux de recherche.
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