Près de 300.000 euros pour des quartiers urbains plus verts et plus sains

En ville aussi, la nature a toute sa place. Apaisants, rassembleurs, régénérants… les espaces verts offrent de multiples bienfaits, tant pour les habitants que pour l’environnement. Toutefois, dans certains quartiers urbains, en particulier ceux densément peuplés et fragilisés sur le plan socio-économique, ces îlots de nature font souvent défaut. Pour y remédier, la Fondation Roi Baudouin vient d’octroyer près de 300.000 euros à 17 initiatives qui visent à développer des quartiers verts et solidaires dans ces zones urbaines densément peuplées. Objectif : recréer du lien entre les habitants, renforcer leur santé et leur bien-être, et redonner une place centrale à la biodiversité au cœur de la ville.
C’est un fait scientifiquement prouvé : la présence de verdure en milieu urbain a de nombreux effets positifs. Sur le plan de la santé physique et mentale, tout d’abord : la nature incite à bouger (marche, sport, jardinage…), tout en offrant des espaces de repos, de détente et de bien-être. Sur le plan environnemental, ensuite : elle contribue à une plus grande biodiversité et atténue l’impact du changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en absorbant la chaleur et en procurant de la fraîcheur. Sur le plan social, enfin : les espaces verts favorisent les rencontres, la solidarité et l'entraide de proximité, renforçant les liens sociaux au sein des quartiers.
3-30-300
Cependant, tous les quartiers urbains ne bénéficient pas d'un accès égal à des espaces verts de qualité. Les quartiers densément peuplés ayant un faible statut socio-économique, en particulier, disposent souvent de moins d’espaces verts accessibles au public. Dans le cadre de ses programmes Santé et Climat, la Fondation Roi Baudouin a lancé, plus tôt cette année, un appel à projets visant à développer des quartiers verts et solidaires dans ces zones urbaines densément peuplées, définies comme ayant plus de 1.500 habitants/km² et insuffisamment d’espaces verts accessibles au public. Pour ce faire, elle s’est basée sur la règle 3-30-300 qui stipule que :
• depuis chaque logement, 3 arbres matures doivent être visibles
• chaque quartier doit avoir une couverture arborée d’au moins 30 %
• chaque habitant doit pouvoir atteindre un grand espace vert public à un maximum de 300 mètres de son domicile.
L’identification des quartiers éligibles a été réalisée grâce à l’expertise du DataLab, un collectif de data-scientists soutenu par la Fondation, qui a élaboré une carte mettant en évidence (en rouge) les zones concernées.
17 projets
À la suite de cet appel, un jury d’experts indépendant a sélectionné 17 initiatives qui, ensemble, bénéficient d’un soutien total de 295.949 euros. Vous trouverez ici la liste complète de ces projets, qui seront mis en œuvre dans les mois prochains. En voici quelques exemples :
• À Forest, l’asbl Une Maison en Plus co-construira, avec les habitants du quartier, un salon urbain végétalisé et aménagera en biodiversité une pelouse ouverte sur l’espace public. Ces nouveaux espaces verts permettront à différents publics de se retrouver, de tisser du lien et de profiter ensemble d’un environnement plus apaisant.
• À Liège, l’asbl Les amis du passage 59 transformera un espace asphalté de 100 m² dans une ancienne cour d’école en une zone renaturée, à l’ombre d’un platane centenaire. À travers une approche circulaire et low-tech, ce projet vise à améliorer la biodiversité locale, contribuer à la résilience climatique du quartier et favoriser la santé et la cohésion sociale entre les habitants.
• À Namur, Natagora métamorphosera un terrain d'un hectare, aujourd’hui considéré comme un ‘désert biologique’, en un jardin naturel participatif, accueillant pour les citoyens autant que pour la biodiversité. Le site comprendra des zones de fleurs sauvages, une mare pédagogique, une haie indigène, un potager collectif et du mobilier en bois recyclé. La gestion de l’espace sera partagée avec le public.
• À Thulin, l’asbl Femmes immigrées et culture aménagera un jardin-potager collectif destiné à briser l’isolement de certains publics, notamment les seniors et les personnes en situation de handicap. Ce lieu favorisera l’inclusion sociale, encouragera la tolérance interculturelle et sensibilisera à la biodiversité locale.