La Fondation Roi Baudouin alloue plus de 6,6 millions d’euros à la recherche en santé
En 2020, 47 Fonds gérés par la Fondation Roi Baudouin ont accordé ensemble plus de 6,6 millions d’euros de soutien à 64 projets dans le domaine de la recherche médicale scientifique. Ces Fonds sont actifs dans des domaines très variés, parmi lesquels la recherche fondamentale qui vise une meilleure compréhension de la sclérose en plaques (SEP) et la recherche clinique qui vise à améliorer la qualité de vie des patients, souvent jeunes, atteints de SEP.
Les Fonds qui se consacrent à la recherche en santé sont généralement créés à l'initiative d'un(e) philanthrope. Ils couvrent donc un large éventail de pathologies, telles que le cancer, la maladie d'Alzheimer, plusieurs maladies rares, la rhumatologie, la cardiologie et la psychiatrie. Grâce à ces Fonds, le soutien de la Fondation Roi Baudouin à la recherche en santé a considérablement augmenté ces dernières années : en 2013, 1,1 million d'euros était mis à disposition par 15 Fonds. Sept ans plus tard, le soutien est six fois plus important.
Pour les chercheurs, ces Fonds philanthropiques sont un complément bienvenu et même indispensable au soutien financier des pouvoirs publics et de l'industrie.
Sclérose en plaques et qualité de vie
La sclérose en plaques (SEP) apparaît souvent à un très jeune âge : chaque année, dans notre pays, elle est diagnostiquée chez environ 450 personnes, dont l’âge moyen est d’à peine 32 ans.
Et pourtant, on ne connaît toujours pas bien cette maladie. Il est donc essentiel de soutenir des recherches dans ce domaine, tant fondamentales que cliniques. Les recherches fondamentales peuvent aider à mieux comprendre les mécanismes qui interviennent dans le développement de la sclérose en plaques et donc, à diagnostiquer plus tôt la maladie, à mieux évaluer sa progression et à améliorer le traitement. Les recherches cliniques peuvent quant à elles contribuer à une meilleure compréhension des symptômes et tester comment les traitements peuvent améliorer la qualité de vie des patients.
Mieux comprendre la progression de la SEP dans le cerveau
Classiquement, la SEP est considérée comme une maladie inflammatoire de la substance blanche du système nerveux central. De nouvelles données montrent toutefois que la SEP est une pathologie beaucoup plus complexe, responsable non seulement d’une atteinte de la substance blanche mais également de la substance grise cérébrale, avec notamment une réduction de la densité de synapses (les minuscules structures responsables de la transmission de l'information d'un neurone à l'autre) au niveau cortical.
Le Dr. Emilie Lommers (Université de Liège) souhaite établir un protocole d'imagerie, combinant deux techniques (TEP avancée et IRM à ultra-haut champ (7Tesla)), afin de recueillir des mesures quantitatives de la microstructure cérébrale et révéler les différents aspects de la complexité de la pathologie au niveau cérébral. À terme, le Dr. Lommers et son équipe visent à construire un modèle prédictif de la progression de la maladie, basé sur ces riches données, ouvrant la voie à un diagnostic plus précoce et à un traitement individualisé et optimalisé.
Recherches sur la fatigabilité
Dans ses recherches, le Prof. Peter Feys (Université d’Hasselt) se concentre sur la fatigabilité des personnes atteintes de SEP, un symptôme souvent précoce de la maladie. Les patients sont confrontés à une réduction systématique de la vitesse de marche et à une limitation de leur champs d'action au quotidien. Il est nécessaire de disposer de meilleures méthodes pour pouvoir mesurer l'effet des différents traitements de la fatigue. Des méthodes plus fiables doivent pouvoir évaluer tant les aspects moteurs, comme les problèmes de coordination, que les facteurs cognitifs. Peter Feys examine la fiabilité de certaines de ces méthodes de mesure, en collaboration avec les centres flamands de revalidation de la SEP.
Par ailleurs, il étudiera l'effet de la thérapie par la danse sur la fatigabilité de la performance. Les résultats permettront de mieux comprendre la relation entre la fatigue motrice et cognitive, et les facteurs sous-jacents de dysfonctionnement moteur et cognitif.
Vous trouverez ci-joint (dans la colonne de gauche, sous ‘Informations complémentaires’) la liste des 64 projets de recherche soutenus en 2020. Chaque projet mentionne le nom du chercheur/de la chercheuse, l’institution pour laquelle il/elle travaille, un bref descriptif de la recherche et le nom du Fonds qui contribue au financement de celle-ci.