Le digital, pour lutter contre les inégalités et le COVID-19 en RD Congo
Moins d’un Congolais sur cinq a accès à Internet, soit à peine plus de 19% de la population. Une misère, comparée au maillage de ‘notre’ Toile. Un fossé digital abyssal, que Jean-Louis Mbaka et ses collègues de Kinshasa Digital entendent bien réduire. L’entreprise, qui bénéficie d’un soutien de la Fondation Roi Baudouin afin d’assister le ministère de la Santé de la RD Congo dans sa communication digitale, organise aussi un programme de formation numérique pour des jeunes. Avec comme principale réalisation, le site officiel d’informations dans le cadre de la crise du COVID-19.
À Kinshasa, capitale de la RD Congo, la révolution technologique manifeste ses premiers frémissements. Aux commandes de l’initiative, Nicolas Zanghi, Thomas Strouvens et Jean-Louis Mbaka. Ce dernier, diplômé de l’Université de Bath en Angleterre, n’a pas hésité à revenir dans son pays natal pour contribuer à son développement. "J’ai effectué mes études en Europe avec l’objectif de mettre mes connaissances au service de mon pays. C’est un défi vraiment exaltant. La RDC a besoin de nous, des membres de sa diaspora qui ont eu la chance d’étudier là-bas. Il ne faudrait pas que mon pays et l’Afrique soient exclus de l’Histoire : ils doivent sauter dans le train de la nouvelle révolution industrielle", dit-il.
Des obstacles et des opportunités
Les obstacles sont colossaux : la faiblesse insigne du haut débit, l’analphabétisme… "Le gros problème en RDC, c’est celui de la formation", précise Jean-Louis Mbaka, CEO. "Il y a un manque de connaissances et d’informations flagrant sur le digital. La plupart des entreprises ne s’y intéressent pas, alors que ces technologies de l’information et de la communication offrent d’importants réservoirs d’emplois et des leviers majeurs de développement pour les sociétés, en leur offrant une meilleure visibilité et un marché beaucoup plus important". Dans un pays où le chômage (qui atteint un taux de 80% ) et les métiers informels sont légion, le digital représente donc une importante fenêtre d’opportunités. Une fenêtre que le Belge Thomas Strouvens, diplômé de l’ICHEC, et le Congolais Jean-Louis Mbaka se sont empressés d’ouvrir en créant, voici trois ans, Kinshasa Digital. Cette agence de conseil stratégique et de maîtrise des technologies promeut tout ce qui est digital, met en relation les start-ups avec les grands groupes du pays et organise, en collaboration avec le groupe Publicis, des salons technologiques dans une demi-douzaine de villes africaines..
L’immense appétit des jeunes Kinois
Mais les trois compères ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Début 2020, ils lancent la Kinshasa Digital Academy, dirigée par Jean-Louis Mbaka, sur le Texaf Digital Campus. Cet institut de formation veut renforcer le niveau des futurs acteurs de l’économie digitale. La formation en développement web ou en référent e-digital est intensive, certifiante et basée sur la pédagogie active de l’apprentissage. Et elle est gratuite. Chaque élève reçoit une bourse d’étude accordée par des entreprises congolaises impatientes de recruter ces futurs experts du digital. Et pour celles et ceux qui s’interrogeraient sur l’envie des jeunes Kinois à s’engager, Jean-Louis Mbaka leur répond : "Plus de 1.000 candidats se sont inscrits pour cette première promotion. Au terme d’une sélection draconienne, nous en avons retenus quarante, dont 40% de jeunes femmes. Nous passerons à quatre-vingts étudiants lors de notre prochaine session".
Le numérique à l’assaut du COVID-19
La Fondation Roi Baudouin a accordé à Kinshasa digital un soutien de 60.000 euros en vue d’assister techniquement le ministère de la Santé de la RDC dans sa communication digitale sur le COVID-19. Car l’épidémie de coronavirus n’a pas empêché les futurs diplômés de travailler, malgré la fermeture des salles de classe à la mi-mars. Ils ont reçu des clefs 4G qui leur ont permis, en collaboration avec le ministère de la Santé, de réaliser des campagnes de communication, de créer le site internet et la page officielle du gouvernement sur les mesures à respecter, et de mettre au point une chatbox - de quoi tordre le cou aux fake news. Et cela marche : le site internet a accueilli 180.000 visiteurs depuis le début de l’épidémie en mars, la page Facebook officielle a touché plus de 3 millions de personnes. Quant au respect du confinement, il est maximal à la Gombe, le quartier des affaires de Kinshasa, et dans un rayon de quatre kilomètres, tout le monde porte des masques. "Au-delà, c’est l’anarchie", avoue Jean-Louis Mbaka, "la foule se presse sur les marchés et autour des vendeurs ambulants". Comme ailleurs dans le monde, on croise les doigts dans l’espoir de pouvoir célébrer rapidement la maitrise du virus.
Mais Nicolas Zanghi préfère en revenir à ses moutons digitaux : "À côté du monde des entreprises, l’institutionnel a un besoin urgent de numérisation. En RDC, ce défi est capital. Le gouvernement souhaite former des jeunes afin de permettre aux différents ministères et à la Fonction publique de recruter et de lancer des projets pilotes de numérisation. Nous sommes en contact étroit avec l’administration de la Santé, plus particulièrement depuis la crise, et on réalise à quel point il faut s’atteler à la mise en œuvre d’application médicales indispensables". Et ne surtout pas rater le train de la révolution technologique.
Autres récits
Un engagement qui inspire !
Une identité juridique pour tou.tes
Asie et Australie Europe Amérique latine et Caraïbes
Il faut tout miser sur la prévention
Asie et Australie Europe Amérique latine et Caraïbes
Autres appels à projets
Nike Community Impact Fund Pays-Bas 2024
Soutien financier à des organisations à Amsterdam, Amersfoort, Hilversum ou Utrecht pour aider les communautés défavorisées à faire davantage d’activité physique.
Sélection annoncéeNike Community Impact Fund 2023 Paris
Grâce au pouvoir du sport, rendre des communautés plus fortes à Paris.
Sélection annoncéeNike Community Impact Fund 2023 Berlijn
Pour des communautés plus fortes à Berlin, grâce au pouvoir du sport.
Sélection annoncéeAutres publications et chiffres
Autres Fonds et formules philanthropiques
Carpe Diem (Fonds)
En Belgique, améliorer le bien-être et la dignité des malades du cancer. Au Cambodge, aider au déminage et soutenir les soins hospitaliers et l'éducation des enfants.
RestART Beirut (Fonds)
Soutenir la réhabilitation, la conservation et la promotion du patrimoine culturel libanais.
Stanley/Stella (Fonds d'entreprise)
Améliorer la filière de production textile de l’entreprise Stanley/Stella, pour la rendre plus respectueuse des populations et de la planète.