Philanthropie : pratiques et responsabilités au cœur du débat

À l’heure où la philanthropie est à la fois scrutée et saluée pour son rôle de plus en plus incontournable dans le soutien à l’intérêt général, le Bureau français de la Fondation Roi Baudouin et le Philanthro-Lab ont souhaité contribuer à la réflexion sur les pratiques responsables de la distribution de fonds (grantmaking) et sur la professionnalisation du secteur. Le 3 octobre 2024, ils ont réuni chercheurs et praticiens pour débattre des enjeux d’éthique et d’efficacité liés à la distribution de fonds privés au service de l’intérêt général.

Un espace de dialogue pour enrichir les pratiques

La responsabilité et le professionnalisme dans l’exercice de la philanthropie est la condition pour qu’elle reste un outil puissant de transformation sociale et un levier de réduction des inégalités. À cet égard, la recherche académique est une alliée précieuse et incontournable pour prendre du recul et formuler les fondamentaux de ce métier.

Cette journée de travail visait précisément à mettre en regard les points de vue théoriques, parfois critiques, sur la philanthropie avec le travail des professionnels de terrain, afin d’enrichir les pratiques des uns et des autres. Plus qu’un simple échange de bonnes pratiques, l’événement invitait à la réflexion et ambitionnait de contribuer à transformer les résultats de la recherche académique en une définition structurée du métier.

Des intervenants de renom pour des échanges inspirants

L’événement s’est ouvert avec une intervention exceptionnelle d’Anand Giridharadas, journaliste et expert politique américain, auteur du best-seller Winners Take All: The Elite Charade of Changing the World. Il a partagé une vision disruptive des pratiques philanthropiques aux États-Unis lors d’une interview menée par Charles Sellen, chercheur en philanthropie. En contrepoint, Brigitte Duvieusart a porté un regard européen sur ces enjeux.

Préparées et animées par Arthur Gautier, professeur titulaire de la Chaire Philanthropie de l’ESSEC, Nicolas Duvoux, directeur du Centre en philanthropie de l'Université de Genève, et Nadège Vezinat, sociologue des professions et professeure à l’Université Paris 8, deux tables rondes ont ensuite réuni des professionnels expérimentés œuvrant auprès des plus grandes fondations françaises et européennes. L’objectif était d’explorer les outils et méthodes utilisés pour mettre en œuvre concrètement des projets philanthropiques, et de questionner la prise en compte des enjeux de pouvoir, d’influence et d’inégalité dans la relation avec les organisations partenaires.

Sociologue des professions et directrice du Philanthropy and Social Sciences Program (PSSP) de l’Université Paris 8, Anne Bory, a proposé une synthèse des échanges et réflexions partagées concluant ainsi cette journée de travail et l’ouvrant à des suites encore à écrire…