
Une promenade artistique met la nature des Ardennes flamandes à l’honneur
Cette promenade au fil des tableaux de Valerius De Saedeleer et de son gendre Leo Piron, à Maarkedal, ne rend pas seulement hommage à deux artistes majeurs. Elle célèbre aussi la beauté des paysages des Ardennes flamandes et, par la même occasion, invite à se connecter à cette nature unique et à la respecter.
À Etikhove, l’un des villages de Maarkedal, deux meules de foin se dressent fièrement devant la villa Thienpont, magnifiquement restaurée. Un clin d’œil à la reproduction du tableau ‘Groot Heuvellandschap’ (Grand paysage vallonné) de Valerius De Saedeleer (1867-1941), installée en bord de route. L’artiste vécut ici de 1921 à 1937, rebaptisant la villa de style cottage ‘Villa Tynlon’, en souvenir de son exil au Pays de Galles, où il s’était réfugié au début de la Première Guerre mondiale aux côtés d’autres artistes, tels que Gustave Van de Woestijne et Georges Minne. ‘Tynlon’ signifie ‘ maison au bout du chemin’.
On connaît moins Leo Piron (1899-1962), gendre de De Saedeleer et époux de sa fille Maria-Josefa. Lui aussi a longtemps habité la villa et s’est inspiré des collines et des paysages de Ardennes flamandes pour créer ses œuvres, dans un style raffiné.
Art et nature en dialogue
Les meules de foin et la reproduction du tableau font partie de ‘Buitenkunst’, la nouvelle promenade au cœur de l’ancien village d’artistes d’Etikhove. Cette initiative est portée par BOS+, en partenariat avec la commune de Maarkedal et avec le soutien du Fonds Leo Piron, géré par la Fondation Roi Baudouin. Le Fonds Leo Piron a vu le jour grâce au legs d’une nièce de Leo Piron, désireuse d’honorer la mémoire de cet artiste discret, longtemps resté dans l’ombre de son beau-père plus exubérant, Valerius De Saedeleer. La promenade a été réalisée en partie avec le soutien financier de l’Union européenne à la zone Leader ‘Vlaamse Ardennen tot Dender’.
D’un peu moins de sept kilomètres, la promenade serpente à travers Etikhove et longe neuf reproductions de tableaux paysagers, dont cinq de De Saedeleer et quatre de Piron. Piet Piron, ancien juge, petit-fils de Leo Piron et membre du comité de gestion du Fonds, est satisfait de cette répartition. « Mon grand-père est moins connu que son beau-père, mais ce n’est pas justifié. Il avait un style très raffiné, peignant parfois avec des pinceaux à un seul poil, pour tracer les délicates branches des arbres. Il était graphiste de formation, ce qui transparaît un peu dans ses œuvres miniaturistes. Les arbres de Valerius De Saedeleer rappellent plutôt le style de Breughel. Je suis ravi que Leo Piron soit ainsi mis à l’honneur aux côtés de son beau-père. »
Paysages changeants
Si l’idée initiale était d’installer les œuvres d’art là où les artistes se sont inspirés du paysage, la réalité s’est révélée plus compliquée. Certains lieux ont profondément changé, voire ont disparu. De plus, les artistes ne peignent évidemment pas la nature en fonction de la réalité, mais s’en inspirent librement. « Valerius de Saedeleer peignait souvent dans la nature, et on reconnaît dans ses œuvres certains reliefs ou bâtiments. Mon grand-père, lui, se promenait beaucoup dans le village, laissant les impressions s’imprégner avant de les peindre dans son atelier. Mais on voit bien qu’il s’agit des Ardennes flamandes », explique Piet Piron.
« C’est aussi très beau d’illustrer de cette manière le lien entre l’art et la nature, mais aussi entre l’homme et la nature », ajoute Nancy Pausenberger, responsable du projet chez BOS+. Elle a contacté les habitants d’Etikhove, dont de nombreux agriculteurs, non seulement pour solliciter leur collaboration (par exemple, pour placer les reproductions sur leurs terrains ou à proximité), mais aussi pour recueillir leurs témoignages et en apprendre davantage sur leur lien avec ce paysage vallonné unique et changeant. « De cette manière, nous mettons également l’accent sur la crise climatique et le déclin de la biodiversité, afin de sensibiliser le public à ces problématiques. »
En effet, les récits des habitants ont été intégrés dans l’audioguide qui accompagne le parcours, avec la voix de Nic Balthazar en narrateur. Sur chaque reproduction ou dans la brochure d’accompagnement, le visiteur peut scanner un code QR avec son smartphone pour écouter l’histoire d’un habitant d’Etikhove.
« Grâce aux œuvres d’art, nous attirons aussi l’attention sur la crise climatique et le déclin de la biodiversité. »
Mais le projet ne se limite pas à marcher, regarder et écouter. BOS+ prend des initiatives en faveur de l’extension et de l’amélioration des forêts en Flandre et dans le monde entier, et Maarkedal ne fait pas exception. Le long de la promenade, BOS+ travaille à la restauration de la nature, notamment en plantant de nouvelles rangées de saules têtards et des bords boisés. Ces projets ont également une dimension artistique, grâce à la collaboration avec Dries Van der Heyden, spécialisé dans l’art paysager respectueux de la nature. Un bel exemple est le ‘cadre en hêtre’ le long du Hollebeekpad, un cadre naturel formé par une haie de hêtres à travers lequel on peut admirer deux vieux chênes dans le paysage, comme s’il s’agissait d’une œuvre d’art. Ainsi, au-delà de la promenade temporaire agrémentée des reproductions et visible jusqu’en janvier 2026, BOS+ crée une nouvelle nature précieuse qui s’intègre parfaitement dans le paysage vallonné des Ardennes flamandes.
Le parcours débute au centre de loisirs De Maalzaak, Maalzaakstraat 21 à Etikhove. Des brochures sont également disponibles en dehors des heures d’ouverture. La brochure comporte un code QR qui vous permet de suivre la promenade audio via l’application IZI.travel. La promenade est accessible jusqu’au 4 janvier 2026.
Autres récits
Un engagement qui inspire !
Les Sauvageon.ne.s réveillent le lien à la nature en ville
Climat, environnement et biodiversité
« Notre objectif est de faire vivre des activités éducatives autour de la nature à des adultes relais. »

Quatre pattes, deux oreilles et un cœur pour les soins
Climat, environnement et biodiversité Bien-être animal
La proximité des animaux est reconnue pour ses nombreux bienfaits sur la santé.

Pour les policiers, une formation qui a du mordant
Climat, environnement et biodiversité
Notre intervention doit nuire le moins possible à l’animal et à la relation avec l’humain.
Autres communiqués

Les ‘Bikes in Brussels Awards’ récompensent sept infrastructures cyclistes exemplaires à Bruxelles et en périphérie
Décernés pour la première fois, les ‘Bikes in Brussels Awards’ mettent à l’honneur sept aménagements cyclables exemplaires et durables qui favorisent la mobilité vélo dans et ver…

Quand les moutons rassemblent : nature, sensibilisation et inclusion sur l’île de Bohan
Ce vendredi 27 juin, l’île de Bohan (Vresse-sur-Semois) a retrouvé ses hôtes estivaux : cinq moutons Roux ardennais ont été remis en pâture sur cet écrin de verdure niché au cœur…

En cinq ans, le Fonds Bikes in Brussels a boosté l’essor du vélo à Bruxelles et prévoit de nouvelles récompenses
Avec les ‘Bikes in Brussels Awards’, le Fonds invite les auteurs d’infrastructures à les faire connaitre, car celles-ci aussi participent à une pratique plus confortable, et donc…