Un logement sain, une condition pour bien grandir

En Belgique, près d'un enfant sur 6 vit sous le seuil de pauvreté. En Wallonie, il s’agit même de 21% des enfants, et de 32% des enfants à Bruxelles. Ces taux pour Bruxelles et la Wallonie sont plus élevés que la moyenne européenne et ont de graves conséquences - à court et à long terme - sur la santé, la liberté d'enseignement et les opportunités de vie des enfants en situation de précarité.

La pauvreté est également un facteur déterminant en termes d’accès à un logement de qualité, avec une probabilité élevée pour les ménages précarisés de vivre dans des foyers présentant des carences structurelles, telles que des problèmes d’humidité, de qualité de l’air, d’obscurité, de bruit. Les familles monoparentales et les familles nombreuses, plus exposées au risque de pauvreté, sont particulièrement touchées par cette problématique.  

Actuellement en Fédération Wallonie-Bruxelles, quelques 90 000 personnes sont sur liste d’attente pour un logement social. Quant au marché locatif privé, il est de plus en plus inaccessible aux ménages précarisés suite à la hausse des prix du logement et de l'énergie. Par ailleurs, d’après les récents dénombrements opérés par l’UCL et la KU Leuven dans différentes zones du pays, 27% des 16 123 personnes recensées en situation de sans-abrisme ou d’absence de chez-soi sont des mineurs.  Il s’agit de 4.394 enfants qui partagent la même situation de logement que leur parent(s) : maisons d'accueil, logements de transit, hébergement temporaire dans la famille ou chez des amis… Même s’ils ne dorment pas tous dans la rue, ces enfants connaissent des conditions de vie très instables.

Sous toutes ses formes, le mal-logement impacte fortement la vie des enfants, avec des répercussions sur la santé, la scolarité, le bien-être physique et psychologique. Cet appel à projets est né de la conviction que lever les barrières à l’accès à un logement abordable, durable et sain est une étape essentielle pour lutter contre la pauvreté des enfants, pour promouvoir leur inclusion sociale et réduire les risques de sans-abrisme familial. En réduisant les coûts liés au logement, on limite aussi la probabilité de voir les parents sacrifier des dépenses essentielles, comme la nourriture ou les frais de scolarité. Surtout, on participe à l’établissement des conditions nécessaires à une plus grande égalité des chances pour les enfants nés dans la précarité.

Le Fonds Pauvreté des Enfants sélectionnera donc, de manière ciblée, un certain nombre de projets de longue durée, qui sont une source de solutions, d’inspiration et d'idées novatrices sur le terrain. Plus que des actions ponctuelles, il s’agit de soutenir et de contribuer à des initiatives durables permettant d’accélérer l’accès à un logement stable pour les enfants et leurs familles.  

A cette fin, un montant total de 900.000 € est mis à disposition d’acteurs de terrain. Ce montant provient de fonds et donations dédiés à la pauvreté des enfants et de fonds actifs dans le domaine du logement (Fonds Georges - Marie Vandermeir, Fonds Georges - Marie Zocchi, Fonds Gilbert Tuts, le Fonds Sans-abrisme).